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Comment sortir de la trésorerie de sa société

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Comment sortir de la trésorerie de sa société

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L'optimisation de la trésorerie excédentaire d'une entreprise représente un défi majeur. Entre les options telles que les rémunérations exceptionnelles, les dividendes ou les structures avec holding, les possibilités de redistribution des liquidités sont nombreuses.
Cependant, la complexité de la fiscalité et les contraintes juridiques imposent une réflexion approfondie sur des alternatives plus avantageuses.

La dissolution-liquidation ou la réduction du capital émergent parfois comme des solutions plus adaptées. Lors d'une cession, l'équilibre entre la valorisation de l'entreprise et la sortie de liquidités impose des arbitrages délicats. Quelle que soit la stratégie envisagée, une préparation minutieuse en amont s'avère essentielle pour optimiser ce mouvement complexe. La trésorerie demeure le nerf de la guerre pour une entreprise, et il convient de peser soigneusement chaque décision avant de la laisser filer.

Les principales solutions pour sortir l'excédent de trésorerie

Le versement d'une rémunération exceptionnelle
Le versement d'une rémunération exceptionnelle aux dirigeants permet de réduire l'excédent de trésorerie. Cette solution présente l'avantage de motiver les dirigeants qui ont permis de dégager ces excédents. Selon l'activité et la taille de l'entreprise, cette prime peut représenter l'équivalent de 1 à 3 mois de salaire. Le versement d'une telle prime doit cependant être justifié économiquement et entériné en assemblée générale.

Le versement de dividendes
Une autre solution envisageable est le versement de dividendes aux actionnaires, qui permet de rémunérer leur investissement. Contrairement à la prime, cette distribution est soumise à taxation. Elle doit également respecter certaines limites, notamment liées aux fonds propres de la société. Le versement de dividendes doit aussi être validé en assemblée générale. En 2021, les dividendes versés par les sociétés du CAC 40 ont augmenté de 29% par rapport à 2020.

La mise en place d'une holding
La constitution d'une société holding qui détiendra les participations des filiales opérationnelles permet aussi de réduire les excédents. Les dividendes versés par les filiales à la holding ne sont pas taxés. Cette solution permet de centraliser la trésorerie excédentaire et de la mobiliser plus facilement pour de nouveaux investissements. Cependant, la mise en place d'une holding engendre des coûts de constitution et de fonctionnement non négligeables.

Les limites à la distribution de trésorerie

Le poids de la fiscalité
Difficiles à éviter, les effets de la fiscalité représentent un frein de taille pour les dirigeants envisageant de récupérer une partie des liquidités excédentaires de leur entreprise. Les prélèvements obligatoires opérés sur les dividendes distribués réduisent d'autant les montants effectivement perçus par les associés. Selon la forme juridique, le taux d'imposition des dividendes peut atteindre 30%, voire 50% pour les plus-values de cession. Pour les entreprises familiales notamment, cette charge fiscale limite les possibilités de sortie de trésorerie.

Les contraintes juridiques et comptables
Le droit des sociétés encadre strictement les conditions dans lesquelles une distribution de dividendes est légale. Parmi les critères à respecter figurent notamment l'existence de bénéfices réalisés suffisants et leur caractère distribuable au sens de la loi. Le non-respect de ces règles, édictées aux articles L232-11 et suivants du Code de commerce, est susceptible d'entraîner la mise en jeu de la responsabilité des dirigeants. Sur le plan comptable, la distribution suppose également le respect de certaines procédures telles que l'approbation des comptes annuels et l'affectation d'une partie des bénéfices aux réserves légales.

Les alternatives à la distribution

La dissolution-liquidation de la société
Garantir un meilleur contrôle des sorties de trésorerie en période difficile implique d'analyser son mode de gestion actuel. Pour limiter les distributions, une option serait d'envisager la dissolution-liquidation de la société. Cela consiste à prononcer la dissolution anticipée de l'entité, réaliser son actif, apurer le passif et répartir le solde disponible entre les associés. Bien que radicale, cette solution évite les versements de dividendes et restitue aux actionnaires leur mise.

La réduction du capital social
Réduire le capital social représente une alternative intéressante à la distribution de dividendes. Cette opération comptable vise à diminuer le montant du capital social inscrit au bilan sans pour autant modifier le pourcentage de détention des associés. Concrètement, cela revient à restituer une partie des apports initiaux aux actionnaires.

Les accords d'intéressement et de participation
Plutôt que verser des dividendes, il est aussi envisageable de privilégier des dispositifs de partage des bénéfices tels que l'intéressement et la participation. Le premier est facultatif et associe les salariés aux performances de l'entreprise via une prime. Le second est obligatoire pour les sociétés de plus de 50 salariés et redistribue une partie des bénéfices réalisés. Outre l'optimisation fiscale, ces accords motivent les équipes et responsabilisent la gestion de la trésorerie.

Optimiser la sortie de trésorerie lors d'une cession

Constitution préalable d'une trésorerie mobilisable
Au moment d'une cession d'entreprise, il est primordial de s'être constitué au préalable une trésorerie mobilisable. Lorsqu'on est face à une trésorerie excédentaire, il est judicieux d'avoir anticipé les différentes options qui s'offrent à soi pour en optimiser la sortie. Cela peut passer par la constitution de réserves distribuables ou par des montages permettant de faire remonter rapidement des liquidités dans le patrimoine privé.

Choix entre sortie de trésorerie et valorisation de l'entreprise
Dilemme cornélien lors d'une cession : faut-il privilégier une valorisation maximale de l'entreprise quitte à laisser une trésorerie excédentaire, ou au contraire chercher à vider les caisses avant la vente ? Tout est affaire d'équilibre. Certes, la trésorerie participe à la valorisation, mais un excès pèsera aussi sur le prix. Une stratégie optimale consiste à trouver le juste milieu entre ces deux logiques, en prévoyant des mécanismes de sortie de cash après la cession.

Conclusion

La gestion de la trésorerie demeure un défi crucial pour toute entreprise. Avant de laisser échapper cet actif stratégique, il est impératif de considérer attentivement les solutions optimales. Les aspects fiscaux et juridiques nécessitent une évaluation minutieuse de chaque décision.
La dissolution ou la réduction du capital peuvent parfois s'avérer plus judicieuses qu'une distribution classique. Lors d'une cession, le dilemme entre valoriser l'entreprise ou obtenir rapidement des liquidités est complexe. Que nous le souhaitions ou non, l'argent demeure le nerf de la guerre en affaires.
La clé réside ainsi en trois mots : anticipation, créativité et mesure. La prudence et la réflexion stratégique sont les alliées essentielles pour tirer le meilleur parti de la trésorerie de l'entreprise.

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