Placer sa trésorerie en période de turbulences du secteur bancaire
Les temps troublés actuellement traversés nécessitent de redéfinir les stratégies de placement de trésorerie pour les entreprises. Entre prudence et diversification, il s'agit de saisir les opportunités qui se présentent pour optimiser le rendement de sa trésorerie.
Si les risques liés à la dégradation de la santé financière des banques imposent de se tourner vers des valeurs sûres, une allocation dynamique sur différentes classes d'actifs reste envisageable.
L'essentiel est de procéder méthodiquement, en restant à l'écoute des évolutions, pour traverser les turbulences l'esprit serein. En matière de gestion patrimoniale, rien ne remplace l'expérience acquise au fil des crises, permettant d'accueillir les temps difficiles avec philosophie.
La prudence s'impose face à la fragilité du secteur bancaire
Le durcissement des conditions de crédit
Le durcissement actuel des conditions de crédit crée un climat d'incertitude. Les établissements bancaires se montrent plus frileux pour octroyer des prêts aux particuliers et aux entreprises. Cette frilosité risque de freiner les projets d'investissement et la consommation des ménages, pesant ainsi sur la croissance économique. La prudence est donc de mise pour les emprunteurs, qui doivent s'attendre à des critères d'obtention de crédit plus stricts.
La hausse des taux d'intérêt pèse sur les rendements
La perspective d'un relèvement des taux directeurs par la banque centrale inquiète les épargnants. Cette hausse des taux d'intérêt pourrait en effet impacter négativement la rentabilité des placements à taux fixe, tels que les obligations ou les comptes à terme. Les rendements servis aux détenteurs de ces produits risquent ainsi de baisser. Il est donc important d'adopter une stratégie de diversification et de miser aussi sur des placements plus dynamiques, comme les actions ou les fonds, pour tenter de maintenir un bon niveau de rémunération du capital.
Les remous au sein du secteur bancaire ne sont pas sans conséquence pour les sociétés non financières. Le resserrement du crédit bancaire contraint en effet de nombreuses entreprises, notamment les PME, qui peinent à trouver les financements nécessaires à leur développement et à leurs investissements. Cette situation accroit les risques de défaillances d'entreprises saines mais fragilisées par un accès réduit aux liquidités. La confiance des entreprises dans leur banque s'en trouve ébranlée. Elles sont incitées à diversifier leurs sources de financement.
Privilégier les placements sûrs pour préserver sa trésorerie
Se tourner vers les obligations d'État
Confrontées à des turbulences persistantes dans le secteur bancaire, de nombreuses entreprises doivent revoir leur stratégie de placement de trésorerie. Se tourner vers les obligations d'État s'impose comme une option intéressante pour préserver son capital. Les obligations souveraines des pays développés offrent en effet un couple rendement/risque attractif en période d'instabilité financière. Leur notation élevée et leur grande liquidité en font des valeurs refuges appréciées des investisseurs en quête de sécurité.
Miser sur l'or et les devises refuges
Placer une partie de sa trésorerie dans l'or physique ou les devises fortes telles que le dollar, le yen ou le franc suisse peut se révéler judicieux. Ces actifs ont démontré leur capacité à résister aux crises financières. Ils permettent de diversifier son portefeuille et d'atténuer sa volatilité globale. Cependant, leur faible rendement oblige à n'y allouer qu'une fraction limitée de ses liquidités. Une pondération de 5 à 10% semble raisonnable pour profiter des vertus de décorrélation de l'or et des devises refuges sans obérer la rémunération de l'ensemble.
Diversifier ses placements pour limiter les risques
Investir sur plusieurs classes d'actifs
Répartir ses investissements sur différentes classes d'actifs est un moyen efficace de limiter les risques en cas de turbulences sur les marchés financiers. Plutôt que de tout miser sur une seule classe, comme les actions ou les obligations, mieux vaut panacher son portefeuille entre ces différentes catégories. Cela permet de profiter des atouts de chacune tout en limitant son exposition en cas de baisse sur l'une d'entre elles.
Répartir ses placements entre différentes zones géographiques
Outre la diversification par classes d'actifs, il peut être judicieux de miser sur plusieurs zones géographiques. Plutôt que de se concentrer uniquement sur son marché domestique, l'investisseur avisé répartit une partie de ses avoirs sur des actifs internationaux. Ainsi, si un marché connaît des difficultés, comme une récession, les autres zones permettent d'amortir le choc. Sur 10 ans, un portefeuille mondial surperforme généralement un placement 100% national.
Conclusion
Les mesures d'urgence à prendre face aux turbulences actuelles doivent concilier prudence et esprit d'initiative. Au-delà des solutions immédiates, il s'agit de renforcer sa stratégie à long terme. Certes, les incertitudes économiques imposent de revoir sa copie.
Mais l'essentiel reste d'apprendre à naviguer par gros temps, en s'adaptant avec souplesse car le calme reviendra, comme toujours. En matière financière, persévérance et ténacité finissent par payer.